Bilan à mi-saison

DNA du 24 janvier 2011

Basket-ball / Le bilan de la SIG à la fin de la phase aller

Enfin lancée ?

En raison d'un parcours en dents de scie lors du cycle aller, la SIG a dû tirer un trait sur la Semaine des As, son premier objectif de la saison. Mais alors qu'ils auraient pu sombrer après le couac d'Orléans, les Strasbourgeois ont redressé la barre pour se (re)placer en candidats légitimes pour les playoffs.

CLASSEMENT. - Frédéric Sarre l'a répété plusieurs fois après la rencontre, la victoire au Havre se révèle importante puisqu'elle permet à la SIG de présenter un bilan presque équilibré à mi-parcours (7 v, 8 d). Si la Semaine des As a finalement échappé de peu aux Alsaciens, ce succès en Normandie leur permet aujourd'hui de regarder plutôt vers le haut du classement. Neuvièmes, les coéquipiers d'Alain Digbeu possèdent deux victoires d'avance sur le premier relégable - Limoges -, et si le Top 5 semble difficile d'accès, le 6e - Hyères-Toulon - ne pointe qu'à une petite longueur.
ALCHIMIE. - En raison des soubresauts qui ont agité sa préparation, le collectif alsacien se cherche encore. Les départs de Prowell et Williams ont été compensés, mais par des joueurs aux profils différents - Giffa et Lewis. L'équipe a dû attendre fin novembre pour connaître sa version définitive, apprenant ainsi à jouer ensemble alors que le championnat était déjà lancé.

Les carences dans le jeu sont compensées par un engagement sans faille

Cela explique sans doute pourquoi le jeu de la SIG connaît régulièrement quelques ratés. Les 96 points encaissés à Orléans ont fait très mal aux statistiques strasbourgeoises (13e défense de Pro A avec 76,7 pts encaissés), mais c'est davantage dans ce secteur que les Alsaciens peuvent s'appuyer sur quelques garanties.
L'attaque constitue le principal chantier actuel (10e attaque de Pro A avec 73,1 pts marqués). « Nous n'avons pas de certitudes au niveau offensif », confiait ainsi l'entraîneur de la SIG samedi soir, déplorant le manque d'adresse global de son équipe.
INCONSTANCE. - Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette SIG est capable du meilleur comme du pire. Capable de battre, avec un secteur décimé, Roanne et l'ASVEL en début de saison. Capable également de s'imposer dans "l'enfer" de Beaublanc.
Mais les Strasbourgeois sont encore trop sujets aux trous d'air, à ces périodes où plus rien ne fonctionne et qui leur ont coûté quelques succès supplémentaires (Pau, Cholet, Gravelines).
« Quand on joue tous ensemble, on peut faire de bonnes choses », déclarait Sacha Giffa avant le déplacement au Havre. « Nous avons fini par prendre conscience que nous pouvons être bons », expliquait pour sa part Nick Lewis avant de se rendre à Chalon en Coupe de France.
Les dernières sorties incitent ainsi à l'optimisme, notamment parce que les carences dans le jeu sont compensées par un engagement sans faille.
EXTRÊMES. - La SIG a connu deux "accidents" cette saison, l'un positif, l'autre beaucoup moins. Le 13 novembre au Rhenus, les Alsaciens surclassaient le Paris-Levallois (92-62). Une performance en trompe-l'œil pour Frédéric Sarre, tant tout avait souri à ses joueurs.
L'autre accident, c'est évidemment la défaite concédée à Orléans le 8 janvier (96-39), où le scénario s'était complètement inversé. Ce revers historique avait suscité quelques remous au sein du club.

Trois victoires en Pro A en 2011

La crise n'aura néanmoins pas eu lieu puisque les coéquipiers de Steeve Essart ont confirmé au Havre leur redressement (deux victoires en deux matches en championnat). Et la défaite dans le Loiret ne doit pas faire oublier que la SIG a remporté trois de ses quatre rencontres de Pro A en 2011.
INDIVIDUALITÉS. - Si certains, comme Nick Lewis ou Aymeric Jeanneau sont quelque peu en dessous de ce que l'on peut attendre d'eux, les satisfactions sont plutôt nombreuses.
Steeve Essart a montré qu'il pouvait apporter au scoring, Alain Digbeu, l'un des joueurs les plus adroits à trois points de Pro A, s'est imposé comme le stoppeur défensif sur les extérieurs adverses, Sacha Giffa et Pervis Pasco se chargeant des big men.
John McCord est irréprochable (voir par ailleurs), Abdou M'Baye de plus en plus à l'aise et Justin Hawkins un formidable joker offensif en sortie de banc.
Reste Ricardo Greer, arrivé en fin de préparation. Après des débuts hésitants, le MVP de l'an passé ne semble plus très loin de son meilleur niveau. Son début d'année est là pour en attester, son excellent match au Havre également.

Simon Giovannini


McCord, l'exemple

D'autres ont bien sûr apporté leur concours à la victoire acquise sur le parquet du Havre samedi soir. Mais comme souvent cette saison, John McCord a été le catalyseur du retour alsacien en seconde période.
Frédéric Sarre, l'entraîneur strasbourgeois, ne s'y est d'ailleurs pas trompé, saluant après la rencontre la performance de son intérieur (17 pts et 7 rbds). « John se plaignait de douleurs au dos depuis deux jours et il faut le féliciter. Je lui tire un grand coup de chapeau. Il ne faut pas oublier qu'il a 37 ans, mais quand on le voit jouer, on dirait qu'il en a 22, tant il met de l'énergie dans son jeu... C'est remarquable. »
Lors des trois matches - Vichy, Chalon en Coupe et Le Havre - ayant suivi la déroute à Orléans, le Britannique ne cesse de montrer l'exemple sur le terrain (18,7 pts et 8 rbds de moyenne en 30'). John McCord est tout simplement l'un des joueurs les plus performants depuis le début de la saison (11,1 pts et 6,3 rbds en 28'). Et dans le sillage de son vétéran, la SIG a repris quelques couleurs.

S.G.


L'Alsace du 24 janvier 2011

SIG : « On est dans les clous »

Malgré sa belle victoire au Havre samedi, la SIG a raté d’un rien la qualification pour la Semaine des As. À mi-parcours en Pro A, les Strasbourgeois sont toutefois toujours en course pour l’objectif numéro un de la saison, à savoir les play-offs.
Si elle est, à ce jour, la seule défaite en championnat de ce début d’année 2011, la gifle reçue à Orléans (96-39), il y a 15 jours, a pesé lourd dans la balance ce week-end au moment de l’attribution des deux derniers billets pour la Semaine des As paloise (du 10 au 13 février). Si on savait la mission difficile et la chance infime, les Strasbourgeois ont rempli leur part de contrat en s’imposant de fort belle manière, après prolongation, au Havre samedi soir (77-82). Malgré la défaite de l’ASVEL face à Chalon-sur-Saône, la victoire, dans le même temps, de Hyères-Toulon à Orléans a mis fin aux maigres espoirs alsaciens.

Finalement 9 es à l’issue des matches aller, - en réalité 7 es ex-æquo avec Pau-Orthez et l’ASVEL -, les coéquipiers de Ricardo Greer passent de peu à côté de la qualification, devancés seulement par la formation villeurbannaise… au point-average. Un peu rageant, même si Frédéric Sarre ne fait pas tout un plat de ce rendez-vous manqué. « Il est dommage de ne pas aller aux As mais c’est ainsi, concède le coach strasbourgeois. Nous avions un tableau de marche pas facile depuis le début du mois de janvier. La défaite hors normes à Orléans nous a plombés au point-average et contre Vichy, nous avons raté le coche de faire basculer le quotient un peu plus à notre faveur. »

En remportant sa troisième victoire sur ses quatre derniers matches de Pro A sur le parquet havrais, sa deuxième de suite après Vichy le week-end dernier, la SIG est de retour dans une dynamique positive. « Je retiens avant tout la victoire. Ensuite, le début d’une série pour la première fois depuis les deux premières journées. Nous n’avions pas été capables de le rééditer jusque-là. Enfin, c’est surtout un succès acquis dans le combat, l’engagement, la solidarité et le non renoncement. Alors que nous avons été malmenés en première période, la suite a été de toute autre facture. Les gars ont eu la volonté de ne pas céder défensivement », affirme Fred Sarre.

Après cette 15 e et dernière journée de la phase aller, les Strasbourgeois ont, selon le technicien lui-même, « rétabli quelque chose de plus propice à ce qu’on espère en fin de saison, c’est-à-dire les play-offs. » Avec un bilan de 7 victoires et 8 défaites, Aymeric Jeanneau et ses partenaires conservent en effet toutes leurs chances avant d’entamer les matches retours. « Nous allons commencer avec la réception de l’ASVEL (ndlr : samedi prochain à 20 h 30 au Rhénus) alors il faudra tout de suite embrayer. Quand on voit match par match notre phase aller, on est plutôt content d’être là. Mais nous pouvons aussi avoir des regrets sur un ou deux matches. Pourtant, on peut quand même dire qu’on est dans les clous », affirme l’entraîneur bas-rhinois.

Pour mettre la main sur son unique objectif de la saison, - la SIG ayant été également éliminée de la Coupe de France mardi dernier à Chalon/Saône -, la formation alsacienne doit garder le cap de ses dernières productions. « L’attitude et le comportement des joueurs vont être déterminants, conclut Fred Sarre. Nous devons être capables de reproduire sur la durée ce que nous avons notamment fait au Havre en deuxième mi-temps. À savoir, contenir l’accès à notre panier, maîtriser le rebond et contrôler le ballon. »

Olivier Arnal

Aymeric Jeanneau était l'invité d'hebdosport sur FBA hier soir

A réécouter http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-bleu/?nr=3a69b488194809d3300fe37b51641681&485a780346227bfb80d56325dbb4f015_container_mode=item&485a780346227bfb80d56325dbb4f015_container_id=75949&485a780346227bfb80d56325dbb4f015_container_tid=110058