7e journée : SIG (3-4) - CB (1-6) : Victoire 83-71

Basket-ball / Après SIG-Cholet (83-71)

Sur la bonne voie

Si tout n'a pas été parfait contre Cholet, la SIG a démontré sa (nouvelle) capacité à revenir dans une rencontre puis à finir un match. Les deux victoires décrochées cette semaine vont faire beaucoup de bien au classement et au moral.



Mine de rien, la SIG a réalise samedi deux mini-exploits. D'abord, elle a battu Cholet. Ce n'était arrivé que deux fois lors des huit dernières confrontations entre les deux équipes, dont une seule au Rhenus. Ensuite, elle a remporté un second match consécutif. C'est la première fois cette saison.
Les Strasbourgeois sont-ils pour autant complètement guéris ? Clairement, la réponse est non. Éric Girard en convenait d'ailleurs dès la fin de la rencontre. « Nous sommes convalescents. La confiance n'est pas encore totalement revenue, nous ne sommes pas totalement sereins. Mais on monte... »

Si la SIG veut gagner des matches, elle doit courir

Deux exemples appuient son propos. L'absence de sérénité, d'abord, avec cette entame de match délicate, avec une équipe incapable de changer de rythme, d'emballer la rencontre. Et on le sait, cette saison, si la SIG veut gagner des matches, elle doit courir pour permettre à ses joueurs d'instinct (Eidson, Nissim) d'exprimer toutes leurs qualités.
Ce qu'elle a su faire dans la seconde partie de son match, ce qui atteste des progrès réalisés. Avec une nouveauté, cette fois la solution est venue du banc. Nissim, après deux sorties poussives, a joué les détonateurs sur la zone, dans le deuxième quart, au moment où la SIG peinait en attaque.
C'est ensuite Gauthier Darrigand qui a pris le relais d'un Lonnie Cooper pas vraiment dans le coup. Enfin, Dirk Mädrich s'est montré le complément idéal de Sanders, même s'il doit encore hausser son niveau de jeu défensif.
Tout n'est bien sûr pas parfait et parmi les chantiers auxquels les Strasbourgeois vont s'atteler dans l'immédiat, la défense figure en bonne place.

L'an dernier, la SIG affichait la même balance

Samedi soir, un nouvel arrière a pris feu, Norm Richardson, auteur de 27 points. Éric Girard est bien sûr dans le vrai quand il répond : « Je veux bien qu'un mec mette 30 points à chaque match si on en prend 70 au total ! ». En mettant la priorité sur le verrouillage de sa raquette, la SIG laisse forcément des espaces loin du cercle. « On prend des risques calculés. Nos intérieurs sont fins, légers, il faut donc déclencher des aides. »
L'entraîneur reconnaît tout de même que ces joueurs ont parfois été « un peu permissifs ». « Il faut qu'on améliore notre défense homme à homme », estime également Gauthier Darrigand, l'un des rares Strasbourgeois véritablement spécialistes de ce secteur du jeu.
Comment ? « Pour les shooteurs adverses, la solution c'est peut-être de les obliger à dribbler plus, ou de ne pas hésiter à faire de grosses fautes sur les bras ».
Tout cela pour dire que la SIG semble avoir encore une belle marge de progression. Un constat rassurant même si au classement, l'impact des deux succès décrochés cette semaine restent limités. Les points perdus en début de saison seront longs à rattraper.
Mais l'an dernier, après sept journées, la SIG affichait la même balance de 3 victoires pour 4 défaites. Cela n'avait pas empêché les Alsaciens de prendre la troisième place finale.

Cyril Tromson

(www.dna.fr)

moi a écrit:« Il faut qu'on améliore notre défense homme à homme », estime également Gauthier Darrigand, l'un des rares Strasbourgeois véritablement spécialistes de ce secteur du jeu.
Comment ? « Pour les shooteurs adverses, la solution c'est peut-être de les obliger à dribbler plus, ou de ne pas hésiter à faire de grosses fautes sur les bras ».

Mouais, mais il y a peut-être une solution qui a été inventée spécialement pour ce cas de figure, non ? Puisqu'on joue en zone, pourquoi ne pas tenter une zone match up ? C'est précisément inventé pour empêcher un shooteur de prendre feu, il me semble.

Sinon, belle photo de la passe aveugle de Darraigand !

STRASBOURG (de notre envoyé spécial). Était-ce un miracle, ce départ canon de CB qui laissa les Strasbourgeois scotchés dans les starting-blocks (5-11, 9' puis 9-21, 13') ? Assurément pas ! Cholet se serait-il mis, soudainement, à défendre comme un mort de faim, sous l'impulsion de son nouveau mentor, Erman Künter ? Que nenni ! En réalité, la formation des Mauges montra un visage guère différent de celui affiché depuis un mois. Simplement, là où CB était laborieux, la Sig était au fond du trou. Et les Alsaciens éprouvèrent mille misères pour sortir de cette ornière et mettre fin au festival de pétards mouillés qui douchèrent le public du Rhénus Sport, bien vite contraint de siffler ses protégés. Les 3 premières possessions bas-rhinoises mirent d'ailleurs rapidement les supporters locaux au parfum : elles se soldèrent toutes pas autant de balles perdues (une balle volée par Garner dans les mains de Cooper, trois secondes de Mc Cord et marcher de Marquis). Dans ces conditions plus que favorables, où les Strasbourgeois tendaient les bâtons pour se faire battre, Garner et Richardson (20% de réussite pour le premier à 1/5 et 0% pour le second à 0/2 à la fin du premier quart) pouvaient bien continuer à foncer bille en tête dans la défense alsacienne, oubliant de distribuer le jeu, le mal restait sans conséquence au tableau d'affichage, Gray, très présent au rebond offensif, assurant un minimum de points pour laisser CB en tête (7-13, 10').

L'affaire commença à se gâter pour CB lorsqu'Eric Girard lança dans la bataille Nissim, plus percutant que Cooper au poste 1. Cette entrée, accompagnée de celle de Mädrich et ses 211 cm sous le cercle, aux côtés du très physique Claude Marquis, apporta de nouvelles solutions aux Alsaciens. Ils se fendirent alors d'un 11-0 pour remonter au niveau de leurs visiteurs (25-25, 17'), même si Garner, sur un primé des 14 m au buzzer de la mi-temps continua à entretenir l'illusion sur l'équilibre des forces en présence (31-33).

Boosté par un Darrigand fort opportuniste après la pause, conforté par un Eidson qui trouva les espaces nécessaires pour s'exprimer dans la défense gruyère de Cholet, la Sig accentua sa pression sur les talons de CB dans le 3e acte, l'équipe des Mauges trouvant toutefois sur des primés de Richardson, Garner, et Tchicamboud de quoi subsister encore (54-56, 30'). L'effet était trompeur car les trois « cannoniers » des Mauges étaient loin de trouver la cible à coup sûr (3/10 au final pour Garner, 9 sur 21 pour Richardson et 1/8 pour Tchicamboud). Il résulta de leurs erreurs d'appréciations un déluge de contre-attaque pour les Alsaciens qui avaient désormais verrouillé le rebond des deux côtés du terrain. Le coup fut rude pour CB qui, s'il trouva encore quelques positions ouvertes pour Richardson, dut se contenter de cette maigre satisfaction. Du coup, l'équipe des Mauges, comme devant Dijon ou Chalon, confirma ses difficultés à gérer un money-time à couteaux tiré (79-66, 38') face à un adversaire d'envergure. Il va décidément falloir apporter une bonne pincée de nouveautés dans ce groupe sous peine de courir de désillusions en désillusions. C'est d'ailleurs ce qu'a prévu Erman Künter, « à 100% ! »


Christophe MAZOYER.

Ouest-France du dimanche 22 octobre 2006